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NEGOCIER SON CONTRATS SAAS

Les contrats SaaS (Software as a Service) formalisent la relation entre l’éditeur de logiciel et le client.

Ce type de contrat, souvent complexe, doit être clair et exhaustif pour éviter les litiges et encadrer les responsabilités des deux parties. Un contrat SaaS bien rédigé anticipe les besoins opérationnels et juridiques des deux parties tout en offrant une flexibilité adaptée aux évolutions du logiciel ou des attentes du client.

Un contrat bien structuré protège aussi bien les intérêts de l’éditeur que ceux du client en encadrant les niveaux de service (SLA), la protection des données personnelles (notamment au regard du RGPD), les droits d’utilisation, et la réversibilité en cas de fin de contrat.

Voici les points d’attention principaux à surveiller lors de la négociation ou de la rédaction d’un contrat SaaS, accompagnés d’exemples concrets pour mieux comprendre les enjeux.

1. Droits d’utilisation et licences

Le contrat doit clairement définir les droits d’utilisation accordés au client, car le SaaS repose sur un modèle de licence d’utilisation, et non de propriété.

Il est important de préciser :

  • Le type de licence accordée : abonnement renouvelable, usage limité dans le temps ou usage perpétuel.
  • Le nombre d’utilisateurs autorisés : Limitez l’accès au personnel désigné par le client, et précisez si l’ajout d’utilisateurs supplémentaires est autorisé sous certaines conditions, ou si des frais sont appliqués. Un exemple courant : une solution SaaS autorise 50 utilisateurs initiaux et facture 10 € supplémentaires par utilisateur additionnel par mois.
  • Les restrictions d’utilisation : Mentionnez si le client est interdit de modifier, revendre, ou sous-licencier le logiciel. Dans certains cas, il est pertinent de préciser si le client peut accéder au SaaS via des appareils personnels.
  • La durée de la licence : Spécifiez si la licence est temporaire (sous forme d’abonnement renouvelable) ou perpétuelle, et définissez les modalités de renouvellement ou de résiliation.

Point d’attention : Les restrictions doivent être suffisamment claires pour éviter toute exploitation abusive par le client, tout en veillant à ne pas imposer de limitations qui pourraient nuire à l’utilisation légitime du logiciel. Assurez-vous que le contrat inclut une clause précisant que toute utilisation en dehors des termes spécifiés constituera une violation du contrat.

Un contrat SaaS bien structuré protège les droits de l’éditeur tout en encadrant clairement les usages possibles pour le client.

Exemple concret : Mon client a intégré un logiciel sur ses appareils agricoles et souhaitait limiter l’usage du code source aux utilisateurs afin d’en garder le contrôle. J’ai sécurisé les accès des utilisateurs au code source en prenant le soin d’insérer des mesures de protection contre les abus d’utilisation du code source, telles que la non-cession des droits sur le logiciel.

Autres points à considérer :

  • Les droits d’accès à l’environnement logiciel : spécifiez si le client peut accéder au logiciel depuis plusieurs appareils ou lieux. Indiquez également si l’utilisation est restreinte à certains territoires (par exemple, usage autorisé uniquement en France ou en Europe).
  • Restrictions sur la réutilisation : précisez que le logiciel ne peut être dupliqué, traduit, ou reconfiguré pour une autre utilisation sans autorisation écrite. Une clause de ce type est souvent cruciale pour protéger les modèles économiques des éditeurs.

2. Service Level Agreement (SLA) – Niveau de service

Le SLA (Service Level Agreement) est un élément essentiel dans un contrat SaaS, car il garantit la qualité et la disponibilité du service (négocier contrat saas).

Ce document doit préciser :

  • Taux de disponibilité : Le SLA devrait inclure un engagement de disponibilité (par exemple, 99,9 % de disponibilité mensuelle) pour assurer aux clients un accès fiable au service. Incluez également les pénalités prévues en cas de non-respect de cette disponibilité, telles qu’un remboursement partiel de l’abonnement mensuel. Le contrat peut préciser les périodes de maintenance planifiées, pendant lesquelles le service pourrait être temporairement indisponible.
  • Délai de réponse en cas d’incidents : Définissez les types d’incidents (mineurs, majeurs, critiques) et les délais pour chaque niveau de gravité. Par exemple, pour un incident critique impactant la totalité des utilisateurs, le SLA pourrait imposer une réponse dans les 30 minutes. Ajoutez également des exemples concrets : pour un incident mineur, une réponse en 24 heures pourrait suffire, alors qu’une interruption majeure nécessite une résolution prioritaire dans les 2 heures (négocier contrat saas).
  • Support technique : Précisez les heures de disponibilité du support technique (par exemple, 24/7 ou uniquement durant les heures ouvrables) et les canaux de support (téléphone, email, chat en ligne). Mentionnez également si le support premium est proposé et ses éventuels coûts supplémentaires.

Point d’attention : Un SLA mal défini ou irréaliste peut conduire à des frustrations de la part des clients et exposer l’éditeur à des litiges si le service ne correspond pas aux attentes.

Le SLA va au-delà des engagements standards : il peut également inclure des garanties spécifiques pour rassurer les clients et encadrer les attentes des deux parties.

  • Pénalités en cas de non-conformité : Intégrez des pénalités claires si les engagements ne sont pas respectés. Par exemple, en cas de non-respect du taux de disponibilité, le client pourrait recevoir un remboursement proportionnel à la période d’interruption.
  • Engagements sur les mises à jour : Précisez si les mises à jour du logiciel sont incluses dans le contrat. Cela peut inclure des mises à jour correctives (résolution de bugs) et évolutives (nouvelles fonctionnalités).
  • Exclusions de responsabilité : Identifiez les événements qui pourraient affecter la disponibilité sans que l’éditeur soit tenu responsable : panne réseau externe, force majeure, ou utilisation non conforme par le client.

Exemple concret : Lorsqu’un client SaaS dans le domaine médical a subi une interruption imprévue, un SLA bien structuré avec des engagements de réparation en 4 heures a permis d’éviter des litiges coûteux, tout en protégeant la réputation de l’éditeur.

Point d’attention : Les clauses SLA doivent être réalistes ; des engagements trop ambitieux peuvent générer des risques financiers élevés pour l’éditeur. Ajoutez une limite de responsabilité pour les compensations financières en cas de manquement (par exemple, un maximum équivalent à un mois d’abonnement).

3. Confidentialité et protection des données

La confidentialité et la sécurité des données sont des aspects cruciaux dans les contrats SaaS, particulièrement depuis l’entrée en vigueur du RGPD, notamment en son article 13 (négocier contrat saas).

Le contrat doit inclure des mesures pour protéger les données et garantir leur confidentialité :

  • Politique de protection des données : Décrivez les pratiques de sécurisation des données, telles que l’encryption, les contrôles d’accès restreints, et les sauvegardes régulières pour prévenir les pertes de données. Ajoutez également une clause sur la destruction sécurisée des données à la fin de la relation contractuelle.
  • Responsabilité de chaque partie : Le contrat doit clarifier les responsabilités respectives de l’éditeur et du client en matière de données personnelles, notamment lorsque le client collecte des données sur ses propres utilisateurs via le logiciel. Indiquez également les mesures que le client doit prendre pour assurer la sécurité des accès qu’il contrôle (par exemple, gestion des mots de passe robustes).
  • Notification en cas de violation de données : Précisez les procédures et délais pour informer le client en cas de violation des données, en général sous 72 heures, comme l’exige le RGPD. Ajoutez une obligation pour le client de collaborer en cas d’audit ou d’enquête réglementaire.

Point d’attention : Si les obligations de protection des données ne sont pas bien définies, l’éditeur peut encourir des sanctions importantes en cas de faille de sécurité. Intégrez également une clause limitant la responsabilité de l’éditeur en cas d’attaques externes imprévisibles.

Pour renforcer la protection des données, le contrat SaaS doit également inclure :

  • Audit de sécurité : Prévoir la possibilité pour le client de réaliser ou de demander des audits de sécurité, dans des conditions précises. Ajoutez des détails sur la fréquence (annuelle, semestrielle) et sur les limites pour éviter des interruptions de service injustifiées.
  • Localisation des données : Indiquez clairement où les données seront hébergées (par exemple, dans l’Union européenne pour respecter le RGPD). Si des sous-traitants sont utilisés pour l’hébergement, listez-les ou précisez qu’ils doivent respecter les mêmes obligations que l’éditeur.
  • Plan de continuité d’activité : Intégrez des garanties sur la continuité du service en cas d’incident grave, comme une cyberattaque ou une panne majeure. Ajoutez une clause sur la restitution des données en cas de faillite de l’éditeur.

Exemple concret : Une entreprise SaaS hébergeant des données de santé a dû intégrer un audit trimestriel pour rassurer ses clients sur la conformité RGPD et les normes de sécurité ISO 27001.

Point d’attention : Des engagements insuffisants en matière de protection des données peuvent non seulement exposer l’éditeur à des sanctions financières, mais aussi nuire à sa réputation. Ajoutez une clause précisant que les données clients resteront accessibles même en cas de résiliation pour faciliter la migration.

4. Propriété intellectuelle

La question de la propriété intellectuelle est cruciale dans les contrats SaaS. Bien que le client bénéficie de droits d’utilisation, l’éditeur conserve généralement la propriété intellectuelle sur le logiciel (négocier contrat saas).

Le contrat doit clarifier :

  • La propriété du code source : L’éditeur conserve la pleine propriété du code source, ce qui empêche le client de modifier ou de dupliquer le logiciel, conformément aux articles L122-4 et L122-6-1 du Code de la propriété intellectuelle. Ajoutez également une clause interdisant l’ingénierie inverse du logiciel pour éviter toute tentative de reproduction non autorisée.
  • Les droits d’usage : Le client se voit accorder un droit d’usage du logiciel, sans droit de propriété. Par exemple, le client peut accéder au logiciel pour ses besoins professionnels, mais n’a aucun droit d’en extraire des composants pour les intégrer à une autre solution.
  • Les contenus créés par le client : Le client reste propriétaire des données ou contenus qu’il introduit dans le logiciel, et peut les récupérer en cas de résiliation. Précisez également que ces contenus ne peuvent être utilisés par l’éditeur sans autorisation expresse.

Point d’attention : Toute ambiguïté sur la propriété peut entraîner des litiges coûteux. Intégrez une clause spécifique pour les modules ou extensions développés conjointement par le client et l’éditeur, afin de définir clairement leur propriété.

Dans certains cas, les clients peuvent demander des modifications ou des adaptations du logiciel. Le contrat doit prévoir ces situations :

  • Améliorations apportées par le client : Si le client participe au développement ou à l’amélioration du logiciel, précisez si ces contributions restent la propriété de l’éditeur ou si elles sont partagées. Ajoutez une clause prévoyant une licence non exclusive pour l’éditeur sur toute amélioration réalisée par le client.
  • Exploitation par des tiers : Précisez que le client ne peut pas mettre le logiciel ou ses extensions à la disposition de tiers sans autorisation. Cela inclut une interdiction explicite de louer, céder, ou sous-licencier le logiciel.
  • Propriété des données analytiques : Définissez qui détient la propriété des données analytiques générées par l’utilisation du logiciel (par exemple, statistiques d’utilisation, données de performance). Ajoutez une clause précisant que l’éditeur peut utiliser ces données sous forme agrégée et anonymisée à des fins d’amélioration du service.

Exemple concret : Un de mes clients a développé une solution informatique automobile dont il souhaite rester propriétaire exclusif. En intégrant des clauses spécifiques limitant voire interdisant les utilisateurs de reproduire le logiciel, il s’est assuré la conservation exclusive de la propriété intellectuelle.

Point d’attention : Ces clauses doivent être rédigées de manière à protéger le modèle économique de l’éditeur tout en respectant les droits légitimes du client. Ajoutez également une clause précisant les recours en cas de violation, comme une suspension immédiate de l’accès au logiciel.

5. Clauses de résiliation et de réversibilité

Les clauses de résiliation et de réversibilité sont essentielles dans un contrat SaaS, surtout en fin de relation commerciale. Elles définissent les conditions de rupture et les modalités de récupération des données du client (négocier contrat saas).

Le contrat doit préciser :

  • Conditions de résiliation : Définissez les motifs permettant la résiliation du contrat par l’une ou l’autre des parties, comme un manquement grave au SLA, un non-respect de la confidentialité, ou une violation des droits de propriété intellectuelle. Ajoutez également la possibilité pour le client de résilier pour convenance avec un préavis défini, par exemple 60 jours.
  • Modalités de récupération des données : Précisez comment les données du client seront restituées en fin de contrat, sous quel format (par exemple, CSV, XML), et dans quel délai. Ajoutez une option pour le client de demander une assistance à la migration, moyennant des frais raisonnables.

Point d’attention : Une clause de réversibilité bien rédigée est cruciale pour éviter des litiges en cas de fin de contrat et pour garantir au client un accès à ses données. Mentionnez également si des frais s’appliquent pour la récupération ou la destruction sécurisée des données après la résiliation.

La réversibilité est un enjeu central pour les clients lorsqu’ils souhaitent changer de fournisseur ou mettre fin à leur contrat. Le contrat doit aussi prévoir :

  • Période de conservation des données après résiliation : Précisez si les données du client sont conservées temporairement après la résiliation pour lui permettre d’effectuer la migration, et indiquez la durée avant suppression définitive. Un délai standard peut être de 30 à 90 jours.
  • Frais de réversibilité : Mentionnez si des frais spécifiques s’appliquent pour la restitution ou la migration des données. Ajoutez également une clause indiquant que ces frais doivent être communiqués au client dès le début du contrat.
  • Accès continu avant résiliation effective : Garantissez que le client conserve un accès complet à ses données jusqu’à la date effective de résiliation, sauf en cas de faute grave de sa part.

Exemple concret : Un client SaaS souhaitant migrer vers une autre solution a pu récupérer toutes ses données dans un format standard (CSV) grâce à une clause de réversibilité claire, lui permettant ainsi une transition fluide sans interruption de service.

Point d’attention : Prévoyez une clause interdisant au client de retenir des paiements restants comme levier pour accélérer ou influencer la réversibilité. Ajoutez une mention sur l’obligation de collaboration des deux parties pendant le processus de migration.

6. Responsabilité et limitation de responsabilité

La limitation de responsabilité est un point clé du contrat SaaS, permettant de protéger l’éditeur contre des réclamations coûteuses tout en encadrant les attentes du client (négocier contrat saas).

Le contrat doit inclure :

  • Exclusions de responsabilité : Précisez les situations où l’éditeur n’est pas responsable, comme en cas de mauvaise utilisation du logiciel par le client, d’interruption due à des causes externes (pannes réseau, force majeure), ou d’attaques cybernétiques. Ajoutez également une mention sur la responsabilité limitée en cas d’usage non conforme aux termes du contrat.
  • Limitation des dommages : Indiquez un plafond de responsabilité pour limiter les réclamations financières (par exemple, à hauteur de l’abonnement annuel ou trimestriel). Cette clause peut inclure une exclusion des dommages indirects, comme la perte de profits ou de données.
  • Obligations d’indemnisation : Prévoyez des clauses d’indemnisation pour protéger l’éditeur contre des poursuites de tiers, notamment en cas de violation des droits de propriété intellectuelle du logiciel.

Point d’attention : Une clause de limitation de responsabilité bien rédigée est essentielle pour éviter des litiges coûteux et imprévus. Ajoutez une section détaillant les recours disponibles pour le client en cas de manquement grave de l’éditeur, comme une indemnisation limitée ou une résiliation anticipée sans frais.

Pour renforcer la protection des deux parties et éviter les abus, le contrat peut également inclure :

  • Clauses sur la force majeure : Précisez que l’éditeur ne sera pas tenu responsable en cas d’événements imprévisibles et extérieurs, comme des catastrophes naturelles ou des pannes globales du réseau Internet. Ajoutez une obligation pour l’éditeur de notifier rapidement le client en cas de force majeure affectant le service.
  • Limites spécifiques aux données : Définissez les responsabilités liées aux violations de données : l’éditeur est-il responsable uniquement en cas de faute prouvée (par exemple, négligence dans la sécurité) ? Mentionnez que le client doit également prendre des mesures pour protéger ses accès et ses données.
  • Assurance responsabilité civile professionnelle : Intégrez une mention indiquant que l’éditeur dispose d’une assurance couvrant les risques liés au contrat SaaS. Cela peut rassurer les clients sur la capacité financière de l’éditeur à faire face à des réclamations.

Exemple concret : Lorsqu’un client a réclamé une compensation financière pour une perte de chiffre d’affaires liée à une panne temporaire, une clause de limitation de responsabilité à hauteur d’un mois d’abonnement a permis de limiter les pertes financières pour l’éditeur tout en offrant une réparation acceptable pour le client.

Point d’attention : Ces clauses doivent être équilibrées pour protéger l’éditeur sans paraître trop restrictives pour le client. Ajoutez une clause spécifique pour les situations où le client a contribué à l’incident (exemple : mauvaise configuration de l’accès au SaaS).

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