Une décision clé de la Cour d’appel de Paris
L’infogérance est un contrat par lequel une entreprise confie la gestion de son système d’information à un prestataire spécialisé.
Cette pratique courante dans l’ère du numérique, a été au cœur d’un litige récent, décortiqué dans une décision de la Cour d’appel de Paris en date du 26 mai 2023 (RG n° 21/05700).
Faits
Dans cette affaire, la société Qapa, spécialisée dans la mise en relation de candidats pour des offres d’emploi via son site web, avait signé un contrat d’infogérance avec Solocal, propriétaire des sites d’annonces d’emplois ’embauche.com’ et ‘kapstages.com’. Selon les termes du contrat, Qapa avait la charge de l’hébergement, de la maintenance et de la refonte des sites.
Après plus d’un an, Qapa a fait valoir que le site kapstages.fr était obsolète à son acquisition. Le code source, ainsi que les technologies employées – MySQL datant de février 2009, Apache de 2006 et le langage de programmation du site de 2013 – étaient largement dépassés, rendant le site inexploitable. Qapa a prétendu que cette obsolescence, cachée par Solocal, justifiait l’inexécution de ses obligations contractuelles.
Mais la Cour d’appel de Paris n’a pas été du même avis.
Elle a estimé que l’obsolescence du code source ne pouvait justifier à elle seule l’inexécution des obligations contractuelles de Qapa.
Cette décision est d’autant plus importante qu’elle se positionne sur un aspect souvent négligé dans les contrats d’infogérance: l’obsolescence du code source. En effet, alors que la technologie évolue à un rythme effréné, la question de l’obsolescence des systèmes informatiques est de plus en plus pertinente. Cependant, comme le démontre cette affaire, la simple constatation d’un code obsolète ne suffit pas à dégager un prestataire de ses obligations contractuelles.
Conseils
Les entreprises qui s’engagent dans des contrats d’infogérance doivent donc faire preuve de vigilance. Il est essentiel de procéder à un audit approfondi des systèmes informatiques concernés avant de signer un contrat d’infogérance, pour éviter de se retrouver dans une situation comparable à celle de Qapa.
Il serait également prudent d’inclure des dispositions contractuelles spécifiques concernant l’obsolescence du code source.
Par exemple, les parties pourraient convenir d’un plan de mise à jour régulière du code ou d’une clause permettant la résiliation du contrat en cas d’obsolescence avérée.
Enfin, il convient de rappeler que l’inexécution d’un contrat ne peut être justifiée que par une impossibilité absolue d’exécution. La simple difficulté ou le surcoût généré par une situation imprévue – comme l’obsolescence du code source – ne suffit généralement pas.
La décision de la Cour d’appel de Paris rappelle ainsi l’importance d’une gestion proactive des contrats d’infogérance. Dans un monde technologique en constante évolution, les entreprises doivent anticiper les problèmes potentiels et prendre des mesures pour les atténuer.
En conclusion, cette affaire offre une précieuse leçon pour les entreprises impliquées dans des contrats d’infogérance. Alors que l’obsolescence du code source peut être un défi majeur, elle ne peut servir de prétexte pour échapper à ses obligations contractuelles. Cette décision de la Cour d’appel de Paris constitue donc un jalon important dans la jurisprudence en matière de contrats d’infogérance.
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