Dans un monde numérique en constante évolution, les éditeurs de logiciels font face à un environnement juridique de plus en plus complexe. Entre les nouvelles réglementations européennes et l’augmentation des menaces de cybersécurité, il est essentiel de bien identifier les risques juridiques pour mieux les anticiper.
Cet article présente les cinq principaux risques auxquels les éditeurs de logiciels doivent être particulièrement attentifs en 2025.
Si vous souhaitez avoir recours à un avocat en droit des logiciels et bases de données, contactez-moi !
1. La contrefaçon et le piratage : une menace persistante
Malgré les avancées technologiques en matière de protection, la contrefaçon et le piratage restent des risques majeurs pour les éditeurs de logiciels. En 2025, ces pratiques illicites se sont sophistiquées, avec l’apparition de nouvelles techniques permettant de contourner les mécanismes de protection traditionnels.
Les conséquences pour les éditeurs sont multiples :
- Pertes financières directes liées au manque à gagner
- Dévaluation de la propriété intellectuelle
- Atteinte à la réputation auprès des clients légitimes
- Risques de sécurité pour les utilisateurs finaux
La protection du code source constitue donc une priorité absolue. Les avocat droit des logiciels et bases de données recommandent de mettre en place une stratégie de protection à plusieurs niveaux, combinant des mesures techniques (obfuscation, chiffrement) et juridiques (dépôts auprès d’organismes spécialisés, contrats de confidentialité).
2. Les obligations renforcées du RGPD pour les éditeurs
Le Règlement Général sur la Protection des Données continue d’évoluer avec des interprétations jurisprudentielles qui renforcent les obligations des éditeurs de logiciels. En 2025, une attention particulière est portée aux logiciels qui traitent des données personnelles, même de façon secondaire.
Pour les éditeurs, cela implique :
- Une obligation accrue de documenter la conformité de leurs solutions
- La nécessité d’intégrer la protection des données dès la conception (Privacy by Design)
- L’obligation de réaliser des analyses d’impact pour les traitements sensibles
- La mise en place de mécanismes permettant aux utilisateurs d’exercer leurs droits facilement
Les sanctions en cas de non-conformité atteignent désormais des montants dissuasifs, pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial pour les infractions les plus graves, une augmentation notable par rapport au plafond initial de 4%.
3. Le règlement européen sur la résilience opérationnelle numérique (DORA)
Entré pleinement en application en janvier 2025, le règlement DORA (Digital Operational Resilience Act) impose de nouvelles exigences aux éditeurs qui fournissent des solutions au secteur financier. Ce texte, qui vise à renforcer la résilience du système financier face aux incidents informatiques, a des implications directes pour les éditeurs.
Les principales obligations concernent :
- La mise en place de tests de résistance réguliers
- La capacité à démontrer la robustesse des infrastructures
- La gestion rigoureuse des prestataires tiers
- L’obligation de notification rapide des incidents majeurs
Les éditeurs qui négligent ces obligations s’exposent non seulement à des sanctions administratives, mais également à des actions en responsabilité de la part de leurs clients du secteur financier.
4. La responsabilité en cas de failles de sécurité
La multiplication des cyberattaques et leur médiatisation accrue ont conduit à un durcissement de la position des tribunaux concernant la responsabilité des éditeurs en cas de faille de sécurité. Les juges considèrent désormais que les éditeurs professionnels ont une obligation de résultat en matière de sécurité, particulièrement pour les fonctionnalités critiques.
Cette évolution jurisprudentielle se traduit par :
- Une présomption de responsabilité pour les vulnérabilités « évidentes »
- L’obligation de réaliser des audits de sécurité réguliers
- Le devoir d’information et de correction rapide des vulnérabilités découvertes
- La nécessité de maintenir une veille active sur les nouvelles menaces
Pour se prémunir contre ces risques, il est recommandé de consulter un avocat droit des logiciels et bases de données qui pourra vous accompagner dans la mise en place de procédures adaptées et dans la rédaction de clauses contractuelles limitant votre responsabilité dans les limites autorisées par la loi.
5. Les enjeux de propriété intellectuelle dans un contexte d’intelligence artificielle
L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans le développement logiciel soulève d’importantes questions de propriété intellectuelle. Les modèles d’IA générative utilisés pour produire du code posent des défis inédits en termes d’attribution des droits.
Les points de vigilance incluent :
- La détermination de la titularité des droits sur le code généré par IA
- Les risques de violation involontaire de droits tiers par l’IA
- La brevetabilité des solutions impliquant de l’IA
- La protection du savoir-faire dans les algorithmes d’apprentissage
Les tribunaux commencent tout juste à se prononcer sur ces questions, créant un environnement juridique incertain pour les éditeurs qui intègrent ces technologies.
Sécuriser votre activité d’éditeur : l’importance de l’expertise juridique spécialisée
Face à ces risques juridiques majeurs, une approche proactive est essentielle pour les éditeurs de logiciels en 2025. La conformité ne doit plus être perçue comme une contrainte mais comme un avantage concurrentiel, permettant de rassurer clients et investisseurs.
La complexité du cadre juridique applicable aux logiciels nécessite une expertise spécifique. Faire appel à un avocat spécialisé permet non seulement d’éviter les écueils réglementaires mais aussi de transformer les contraintes juridiques en opportunités de différenciation.
Pour sécuriser juridiquement votre activité d’éditeur et mettre en place une stratégie de protection efficace de vos actifs numériques, n’hésitez pas à consulter un cabinet d’avocats spécialisé qui saura vous guider dans ce labyrinthe réglementaire en constante évolution.