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Règlement DORA : notification des incidents de sécurité informatique majeurs

Le Règlement DORA, ou Digital Operational Resilience Act, est l’une des législations clés visant à renforcer la résilience numérique des acteurs financiers face à l’augmentation des menaces sur leurs infrastructures. Avec l’entrée en vigueur de ce règlement le 17 janvier 2025, les incidents de sécurité informatique doivent être gérés et notifiés selon des exigences strictes imposées aux entités financières, notamment par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). Ce cadre réglementaire soulève des questions majeures sur la définition des incidents majeurs et l’efficacité des procédures de notification. Face aux enjeux liés à la sécurité des données et à la gestion proactive des incidents, il est crucial d’explorer ensemble les obligations et les recommandations qui découlent de ce règlement afin d’assurer une gestion optimale des situations de crise.

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Quelles sont les obligations de notification des incidents majeurs selon le Règlement DORA ?

Le Règlement DORA impose des obligations strictes en matière de notification des incidents de sécurité informatique majeurs, spécifiquement définis à l’article 19 de ce texte légal. À partir de la date d’entrée en vigueur, chaque entité financière doit notifier tout incident majeur à l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) dans un délai de 4 heures après sa classification. Il est impératif de comprendre les différentes étapes de cette notification :

  • Notification initiale : Cela doit être fait dans les 4 heures suivant la classification de l’incident.
  • Délai maximum : Toute notification doit intervenir dans les 24 heures suivant la découverte.
  • Rapport intermédiaire : À mesure que la situation évolue, des mises à jour sur la gestion de l’incident doivent être communiquées.
  • Rapport final : Une fois l’analyse des causes réalisée, un rapport détaillé est exigé.

La définition d’un incident majeur, selon le règlement, est instructive : « Un incident lié aux TIC qui a une incidence négative élevée sur les réseaux et les systèmes d’information qui soutiennent les fonctions critiques ou importantes de l’entité financière ». Cela souligne l’importance des procédures de notification, qui ne doivent pas être prises à la légère.

Les critères de qualification d’un incident majeur sont également complétés par le Règlement délégué, introduisant ainsi de nouveaux aspects à considérer. La clarté de ces définitions est primordiale pour éviter des interprétations biaisées lors de la notification.

En somme, la gestion des incidents dans le cadre du Règlement DORA représente une immense responsabilité pour les entités financières, nécessitant une préparation adéquate afin de répondre efficacement aux exigences réglementaires et de garantir la sécurité des données.

Comment l’ACPR définit-elle la notion d’incidents majeurs ?

L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) joue un rôle crucial dans la compréhension et la définition des incidents majeurs dans le cadre du Règlement DORA. Selon l’ACPR, le terme « incident majeur » ne se limite pas à un événement isolé mais doit être appréhendé sous un angle plus large et contextuel. L’autorité a établi des critères clairs qui permettent aux entités de mieux évaluer la gravité et l’impact potentiel de tels incidents.

Pour qualifier un incident comme majeur, plusieurs facteurs doivent être pris en compte :

  • Impact sur la continuité des services critiques : Un incident est considéré comme majeur s’il menace la continuité des opérations des services financiers essentiels.
  • Durée de l’interruption : Un incident entraînant une interruption prolongée des services peut être classé comme majeur.
  • Informations sensibles compromises : Si des données sensibles sont exposées ou compromises, cela renforce le caractère majeur de l’incident.
  • Réaction des parties prenantes : La réaction des clients et des partenaires face à l’incident influe également sur son évaluation.

Il est essentiel de s’appuyer sur ces critères pour garantir une classification rigoureuse des incidents et éviter ainsi toute confusion qui pourrait entacher la sécurité des données des entités financières. Cette vigilance est d’autant plus importante dans un contexte où les menaces informatiques évoluent rapidement.

Enfin, l’ACPR encourage les institutions à mettre en place des procédures de suivi et d’évaluation régulièrement afin d’affiner leur compréhension des incidents de sécurité et d’améliorer leur résilience numérique. L’adoption d’une approche proactive face à la gestion des incidents contribuera à renforcer la sécurité globale des services financiers et assurera une meilleure préparation en cas d’incident.

Quelles recommandations pour les DSI face à ces nouvelles exigences ?

Face aux exigentes provisions du Règlement DORA et à la tendance de l’ACPR à adopter une interprétation large de la notion d’incidents majeurs, il est essentiel pour les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) de se préparer à la gestion de nombreux incidents potentiels. Cette préparation doit passer par la mise en place de mesures adaptées et efficaces.

Ainsi, les DSI, en étroite collaboration avec les Responsables de la Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI), doivent :

  • Formaliser une procédure de classification des incidents : Cela permettra une identification rapide et précise des incidents, facilitant ainsi leur notification dans les délais impartis.
  • Élaborer une procédure de notification efficace : Assurer que toutes les autorités concernées, comme l’ACPR, la CNIL et l’ANSSI, soient tenu informées de chaque incident majeur dès leur survenue.
  • Mettre en place des mécanismes avancés de détection : Il devient primordial d’utiliser des outils de surveillance pour éviter ou minimiser l’impact des incidents de sécurité.
  • Revoir les contrats avec les prestataires TIC : S’assurer que des clauses claires sur les délais de notification soient présentes dans tous les contrats.
  • Sensibiliser les équipes : Fournir une formation régulière aux employés afin de développer une culture de la sécurité et des bonnes pratiques pour anticiper ou signaler rapidement un incident.

Les DSI doivent considérer ces recommandations comme une réponse proactive aux défis posés par le Règlement DORA. L’application diligente de ces pratiques contribuera non seulement à respecter les obligations légales, mais renforcera également la résilience numérique des organisations face à une menace informatique de plus en plus omniprésente.

Avec ces mesures en place, les entités financières seront mieux armées pour faire face à un environnement en constante évolution où la gestion et la notification des incidents de sécurité informatique sont des enjeux cruciaux pour leur sauvegarde et leur succès.

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