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NIS 2 et DORA : comprendre l’impact des nouvelles réglementations européennes sur votre stratégie de cybersécurité

L’Union européenne renforce considérablement son arsenal réglementaire en matière de cybersécurité avec l’adoption de deux textes majeurs : la directive NIS 2 (Network and Information Security) et le règlement DORA (Digital Operational Resilience Act). Ces nouvelles réglementations, qui entreront progressivement en application à partir de 2024, marquent un tournant décisif dans l’approche européenne de la sécurité numérique, imposant des obligations renforcées à un nombre considérablement élargi d’organisations.

Face à cette complexité réglementaire croissante, comprendre les implications de ces textes et adapter votre stratégie de cybersécurité devient un impératif stratégique.

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Le nouveau paysage réglementaire européen en matière de cybersécurité

L’Union européenne déploie une stratégie ambitieuse pour renforcer la résilience numérique de son économie et protéger ses infrastructures critiques face à des cybermenaces en constante évolution. Cette stratégie se concrétise notamment par deux instruments juridiques complémentaires : NIS 2 et DORA.

La directive NIS 2 : une portée considérablement élargie

Adoptée en janvier 2023, la directive NIS 2 vient remplacer et considérablement renforcer la première directive NIS de 2016. Son objectif est d’élever le niveau global de cybersécurité au sein de l’Union européenne en imposant des exigences harmonisées à un large éventail d’organisations considérées comme critiques pour l’économie et la société.

Contrairement à sa version précédente qui ne concernait que les Opérateurs de Services Essentiels (OSE) et certains fournisseurs de services numériques, NIS 2 étend considérablement son champ d’application à de nouveaux secteurs tels que :

  • L’administration publique
  • La gestion des déchets
  • L’industrie manufacturière
  • La production et la distribution de produits chimiques
  • Le secteur postal
  • L’agroalimentaire
  • Les fournisseurs numériques (places de marché, moteurs de recherche, réseaux sociaux)
  • Le secteur spatial

L’analyse stratégique sectorielle qu’un avocat cybersécurité peut réaliser pour votre organisation est déterminante pour identifier si vous entrez dans le champ d’application de cette directive. Cette évaluation, qui nécessite une compréhension approfondie des critères de taille et d’activité définis par le texte, constitue la première étape indispensable de votre parcours de mise en conformité.

Le règlement DORA : un cadre spécifique pour le secteur financier

Parallèlement à NIS 2, l’Union européenne a adopté le règlement DORA (Digital Operational Resilience Act), spécifiquement dédié au secteur financier. Ce texte, qui entrera pleinement en application en janvier 2025, vise à garantir que toutes les entités du système financier disposent des garanties nécessaires pour résister aux incidents liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC).

DORA concerne un large éventail d’acteurs financiers :

  • Établissements de crédit et banques
  • Entreprises d’investissement
  • Fournisseurs de services de paiement
  • Compagnies d’assurance et de réassurance
  • Fournisseurs de services en cryptoactifs
  • Dépositaires centraux de titres
  • Contreparties centrales

Une innovation majeure de DORA réside dans son extension aux fournisseurs tiers de services TIC travaillant pour le secteur financier, qui seront désormais soumis à une supervision directe par les autorités européennes de surveillance financière.

L’expertise réglementaire ciblée qu’un conseil juridique peut vous apporter est cruciale pour naviguer dans les subtilités de ces deux régimes qui peuvent, dans certains cas, se superposer. Sa connaissance approfondie des mécanismes d’articulation entre ces textes vous permet d’identifier précisément les exigences applicables à votre situation spécifique, évitant ainsi les redondances ou, pire, les angles morts dans votre programme de conformité.

Les nouvelles obligations en matière de gouvernance et de sécurité

Au-delà de l’élargissement de leur champ d’application, NIS 2 et DORA imposent des obligations renforcées en matière de gouvernance et de sécurité technique, plaçant la cybersécurité au cœur des préoccupations stratégiques des organisations concernées.

L’implication directe des organes de direction

L’une des innovations majeures de ces réglementations réside dans la responsabilisation explicite des organes de direction. Désormais, les membres du conseil d’administration et les dirigeants doivent :

  • Approuver les mesures de gestion des risques cybernétiques
  • Superviser leur mise en œuvre
  • Assumer la responsabilité du non-respect des obligations par l’entité
  • Suivre une formation appropriée pour acquérir les connaissances nécessaires en matière de cybersécurité

La pédagogie juridique structurée que peut déployer un avocat auprès de vos instances dirigeantes constitue un atout majeur pour faciliter cette appropriation. Son expertise lui permet de traduire des concepts techniques complexes en enjeux stratégiques compréhensibles, facilitant ainsi l’engagement effectif des dirigeants dans la gouvernance de la cybersécurité.

Le renforcement des mesures techniques et organisationnelles

NIS 2 comme DORA exigent la mise en place de mesures techniques et organisationnelles appropriées pour gérer les risques liés à la sécurité des réseaux et des systèmes d’information. Ces mesures doivent couvrir :

  • La sécurité des systèmes et des installations
  • La gestion des incidents
  • La continuité des activités
  • La sécurité de la chaîne d’approvisionnement
  • Les tests de sécurité et l’audit
  • L’utilisation de la cryptographie et du chiffrement

L’approche hybride juridico-technique proposée par un avocat cybersécurité apporte une valeur unique dans ce contexte. En combinant sa connaissance des exigences réglementaires avec une compréhension des enjeux techniques, il vous guide dans l’élaboration d’un dispositif de sécurité à la fois conforme aux textes et adapté à votre réalité opérationnelle.

La distinction entre entités « essentielles » et « importantes »

Une innovation significative de la directive NIS 2 réside dans la classification des entités concernées en deux catégories – essentielles et importantes – soumises à des régimes d’obligations partiellement différenciés.

Critères de classification

La classification d’une entité comme « essentielle » ou « importante » dépend principalement de son secteur d’activité et de sa taille, avec une approche basée sur les risques. Globalement, les entités considérées comme plus critiques pour l’économie et la société sont classées comme essentielles, tandis que les autres entités relevant du champ d’application sont considérées comme importantes.

L’analyse juridique qualificative réalisée par un conseil vous permet d’identifier avec certitude votre classification au regard de ces critères complexes. Cette qualification, qui peut nécessiter une interprétation fine des dispositions de la directive et de sa transposition nationale, conditionne directement l’étendue de vos obligations.

Différences dans les régimes d’obligations

Si les deux catégories d’entités sont soumises à l’essentiel des obligations de cybersécurité, certaines différences notables existent, notamment en matière de contrôle et de sanctions :

  • Les entités essentielles sont soumises à un régime de supervision proactif avec des contrôles réguliers
  • Les entités importantes relèvent principalement d’un contrôle réactif déclenché suite à des incidents ou signalements
  • Les exigences relatives à la chaîne d’approvisionnement peuvent être plus strictes pour les entités essentielles
  • Le régime de sanction peut être modulé en fonction de la classification

La stratégie de conformité adaptative élaborée par un avocat prend en compte votre classification spécifique pour prioriser efficacement vos efforts de mise en conformité. Cette approche personnalisée vous permet d’optimiser l’allocation de vos ressources tout en garantissant le respect de l’ensemble de vos obligations légales.

Les nouvelles exigences en matière de reporting d’incidents

Les réglementations NIS 2 et DORA renforcent considérablement les obligations de notification des incidents de cybersécurité, avec des exigences précises en termes de délais et de contenu.

Un système de notification à plusieurs niveaux

NIS 2 introduit un système de notification à plusieurs niveaux :

  • Une alerte précoce dans les 24 heures suivant la prise de connaissance d’un incident significatif
  • Un rapport intermédiaire dans les 72 heures
  • Un rapport final détaillé dans un délai d’un mois

DORA prévoit également des délais stricts pour les entités financières, avec une notification initiale dans les 24 heures et des mises à jour régulières jusqu’à la résolution de l’incident.

La préparation opérationnelle anticipée que peut vous apporter un avocat cybersécurité constitue un atout décisif pour respecter ces délais contraignants. En élaborant des procédures et des modèles de notification adaptés à votre contexte, il vous permet de réagir efficacement en situation de crise, lorsque chaque heure compte.

L’évaluation de la significativité des incidents

L’une des difficultés majeures réside dans l’évaluation de la « significativité » d’un incident, qui détermine l’obligation de notification. Cette évaluation doit prendre en compte divers facteurs tels que :

  • Le nombre d’utilisateurs affectés
  • La durée de l’incident
  • L’étendue géographique
  • L’ampleur de la perturbation du service
  • L’impact sur les activités économiques et sociétales

L’expertise analytique contextualisée d’un conseil juridique vous aide à élaborer une grille d’évaluation adaptée à votre activité spécifique. Cette méthodologie structurée vous permet d’évaluer rapidement et objectivement la significativité d’un incident, évitant ainsi les risques de sur-notification ou, plus problématique encore, de sous-notification.

Le régime de sanctions renforcé

Pour garantir l’effectivité de ces nouvelles obligations, NIS 2 et DORA introduisent un régime de sanctions considérablement renforcé, inspiré de l’approche adoptée par le RGPD.

Des amendes dissuasives

La directive NIS 2 prévoit pour les entités essentielles des amendes pouvant atteindre 10 millions d’euros ou 2% du chiffre d’affaires annuel mondial, le montant le plus élevé étant retenu. Pour les entités importantes, ces plafonds sont fixés à 7 millions d’euros ou 1,4% du chiffre d’affaires.

Le règlement DORA établit quant à lui des amendes administratives pouvant aller jusqu’à 1% du chiffre d’affaires annuel pour les établissements financiers.

L’analyse de risque juridique réalisée par un avocat vous permet d’évaluer votre exposition potentielle à ces sanctions. Cette quantification des risques, traduite en termes financiers, constitue un argument de poids pour justifier les investissements nécessaires en matière de cybersécurité auprès de vos instances dirigeantes.

La responsabilité personnelle des dirigeants

Au-delà des sanctions visant l’organisation, NIS 2 permet explicitement aux États membres de prévoir des règles concernant la responsabilité personnelle des dirigeants en cas de manquement aux obligations de cybersécurité.

L’accompagnement juridique personnalisé qu’un avocat cybersécurité peut apporter à vos dirigeants leur permet d’appréhender précisément l’étendue de leur responsabilité personnelle. Cette clarification constitue un puissant levier de sensibilisation et d’engagement au plus haut niveau de l’organisation.

Calendrier d’application et étapes clés pour se préparer

Face à l’ampleur des changements introduits par ces nouvelles réglementations, une préparation méthodique et anticipée s’impose.

Calendrier d’application

  • NIS 2 : La directive devait être transposée dans les droits nationaux avant le 17 octobre 2024. Les entreprises disposeront ensuite d’un délai supplémentaire pour se mettre en conformité, généralement entre 12 et 21 mois selon les dispositions.
  • DORA : Le règlement entrera en application le 17 janvier 2025, avec une application directe dans tous les États membres, sans nécessité de transposition nationale.

La planification stratégique échelonnée élaborée par un conseil juridique expert vous permet d’anticiper ces échéances avec sérénité. En établissant une feuille de route précise et priorisée, il vous guide dans la mise en œuvre progressive des mesures nécessaires, évitant ainsi les efforts précipités de dernière minute.

Les étapes clés de la mise en conformité

Pour aborder efficacement ces nouvelles exigences, une démarche structurée en plusieurs étapes s’impose :

  1. Évaluer l’applicabilité des textes à votre organisation
  2. Réaliser un diagnostic de votre niveau actuel de conformité
  3. Analyser les écarts par rapport aux nouvelles exigences
  4. Élaborer un plan d’action priorisé
  5. Mettre en œuvre les mesures techniques et organisationnelles nécessaires
  6. Former les équipes et sensibiliser les dirigeants
  7. Tester l’efficacité des dispositifs mis en place

L’architecture de conformité globale conçue par un avocat en cybersécurité constitue la colonne vertébrale de votre démarche. Sa vision transversale, combinant expertise juridique et compréhension des enjeux opérationnels, vous permet d’élaborer un programme de conformité cohérent et efficace, intégrant harmonieusement les exigences de NIS 2 et DORA à votre système de management de la sécurité existant.

Conclusion

L’entrée en vigueur de NIS 2 et DORA marque indéniablement une nouvelle ère en matière de réglementation de la cybersécurité en Europe. Ces textes, par leur ambition et leur rigueur, imposent aux organisations concernées une élévation significative de leur niveau de maturité en matière de sécurité numérique.

Toutefois, au-delà de la contrainte réglementaire, ces nouvelles exigences constituent également une opportunité unique de renforcer durablement votre résilience face à des cybermenaces en constante évolution. En intégrant pleinement la cybersécurité à votre gouvernance et à votre stratégie globale, vous transformez une obligation légale en véritable avantage compétitif, renforçant la confiance de vos clients, partenaires et investisseurs.

Notre cabinet accompagne les organisations dans leur mise en conformité avec ces nouvelles réglementations européennes, en proposant une approche sur mesure qui tient compte de vos spécificités sectorielles et de votre maturité actuelle en matière de cybersécurité. Grâce à notre expertise combinée en droit de la cybersécurité et en compréhension des enjeux techniques, nous vous guidons efficacement à travers les complexités de NIS 2 et DORA, transformant ces exigences réglementaires en opportunité de renforcement de votre position sur le marché.

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